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Le secrétaire d'État américain Antony Blinken salue les membres du personnel de l'ambassade des États-Unis au Caire, en Égypte, le 26 mai 2021. © 2021 Alex Brandon/AP Photo

Le peuple égyptien subit une répression brutale de la part des autorités. Le pays traverse l'une des pires crises en matière de droits humains depuis plusieurs décennies. Des milliers d'opposants, de journalistes, de militants pacifiques et de défenseurs des droits humains ont été emprisonnés dans des conditions épouvantables. La torture est monnaie courante.

Washington trouve tout cela parfaitement acceptable.

L'administration Biden a officiellement envoyé un message d'approbation la semaine dernière, lorsqu'elle a annoncé sa décision de lever toutes les conditions relatives aux droits humains imposées pour l'octroi de l'aide militaire à l'Égypte.

Le gouvernement américain accorde actuellement à l'Égypte un financement militaire étranger de 1,3 milliard de dollars. Environ un quart de ce montant, soit 320 millions de dollars, est assorti de conditions relatives aux droits humains mises en place par le Congrès américain. L'Égypte doit satisfaire à certains critères en matière de droits humains pour recevoir cette partie de l'argent.

Washington procède à une évaluation annuelle des droits humains. Il s'agit de vérifier si le gouvernement égyptien a pris des mesures « durables et efficaces » pour améliorer une série de droits et de libertés, comme la protection de la liberté d'expression et d'association. En fonction des résultats de cette évaluation, les États-Unis peuvent retenir jusqu'à 225 millions de dollars.

Un montant supplémentaire de 95 millions de dollars est spécifiquement lié aux progrès réalisés par l'Égypte en matière de libération des prisonniers politiques. 

Au cours des trois dernières années, l'administration Biden a au moins partiellement reconnu la sombre réalité de l'absence de progrès en Égypte en retenant une partie de son aide militaire sur la base de préoccupations en matière de droits humains. 

C'est la première année que l'intégralité du montant conditionnel sera accordée, sans tenir compte de la crise des droits humains qui sévit en Égypte. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a renoncé aux conditions relatives aux droits humains dans « l'intérêt de la sécurité nationale des États-Unis », a déclaré un porte-parole du département d'État. 

Le porte-parole a affirmé que cette décision était importante à la fois pour « faire avancer la paix régionale » et pour reconnaître les contributions de l'Égypte à diverses priorités de sécurité nationale des États-Unis, notamment « la finalisation d'un accord de cessez-le-feu pour Gaza, le retour des otages [israéliens] et l'augmentation de l'aide humanitaire pour les Palestiniens dans le besoin ». 

Nombreux sont ceux qui considèrent qu'il s'agit là d'objectifs de politique étrangère louables, mais on ne voit pas du tout pourquoi la souffrance des Égyptiens devrait être ignorée au profit d'initiatives diplomatiques pour mettre fin à la campagne militaire d'Israël à Gaza, marquée par les atrocités commises

En fait, Washington commet une erreur similaire dans les deux cas. 

Faire passer le message que de graves violations des droits humains seront tolérées si cela est considéré comme politiquement utile sur le moment s'est avéré contre-productif à maintes reprises. Annoncer aux forces militaires et de sécurité que leurs crimes n'ont finalement pas d'importance les encourage à en commettre d'autres.

L'Égypte et Israël sont les deux principaux bénéficiaires de l'aide militaire américaine, et ce type d'approche dénuée de principes n'a fait qu'alimenter les abus et les atrocités commis par ces deux gouvernements.

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