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Une femme ukrainienne d'origine rom est assise sur une chaise dans la rue, après avoir perdu l'accès à un logement subventionné dans le comté de Komárom-Esztergom, en Hongrie, le 21 août 2024.  © 2024 REUTERS/Bernadett Szabo

Les dérives se succèdent en Hongrie sous le régime autoritaire de Viktor Orbán, qui semble déterminé à faire de son pays le plus grand exportateur d'embarras par habitant de l'Union européenne.

La menace du gouvernement hongrois de faire monter les migrants et les demandeurs d'asile dans des bus et de les envoyer dans la capitale européenne fait actuellement la une des journaux à Bruxelles. Cette menace a déclenché une nouvelle querelle diplomatique entre la Hongrie et ses partenaires de l'Union européenne.

Si cette menace était mise à exécution, la Hongrie instrumentaliserait les migrants et les demandeurs d'asile d'une manière qui rappelle la dictature du Bélarus.

Le gouvernement hongrois affirme protester contre un arrêt rendu en juin par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), la plus haute juridiction de l'UE en matière de droit communautaire, selon lequel la Hongrie a commis une « violation sans précédent et exceptionnellement grave du droit communautaire » en introduisant des restrictions au droit d'asile.

La décision de la Cour est assortie d'une amende de 200 millions d'euros, qui doit être versée la semaine prochaine, ainsi que d'une amende journalière d'un million d'euros tant que Budapest refusera de se conformer à la législation européenne.

Enfreindre la législation européenne est une habitude pour le gouvernement hongrois, voire une sorte d'addiction pour attirer l'attention internationale, surtout lorsqu'il s'agit des politiques d'immigration et d'asile.

Dans une autre décision récente, le gouvernement a publié un décret draconien annulant les financements publics des hébergements pour les réfugiés de l'ouest de l'Ukraine, ce qui a laissé quelque 3 000 réfugiés ukrainiens sans abri.

Le nouveau décret supprime l'aide au logement pour les réfugiés des régions de l'Ukraine que les autorités hongroises considèrent comme sûres, alors même que la Russie envoie souvent des missiles sur ces régions. Il y a quelques jours, par exemple, les forces russes ont attaqué la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, tuant sept civils, dont deux enfants, et en blessant 66.

Le gouvernement hongrois considère apparemment cette situation comme sûre.

En termes de droit européen, le décret enfreint la directive européenne de 2001 sur la protection temporaire, qui a été déclenchée en mars 2022 à la suite de l'invasion massive et atroce de l'Ukraine par la Russie. Cette directive impose aux États membres de l'UE, comme la Hongrie, d'accorder une protection et une assistance temporaires à tous les réfugiés en provenance d'Ukraine.

Le gouvernement hongrois a un bilan catastrophique en matière de droits des réfugiés et des migrants, et pas seulement pour les Ukrainiens. Ces dernières mesures et menaces sont les exemples les plus récents d'une série de politiques déployées depuis longtemps par le parti au pouvoir d'Orbán pour utiliser les personnes vulnérables comme boucs émissaires politiques, en essayant de faire croire aux Hongrois que leurs problèmes sont causés par les impuissants, plutôt que par ceux qui sont au pouvoir.

Mais ce décret est vraiment un nouveau coup bas de la part d'Orbán et de sa bande. Comme le résume ma collègue experte, Lydia Gall, il s'agit d'une « loi cruelle qui met à la rue des milliers de personnes ayant fui la guerre en Ukraine ».

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