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ONU : Rejeter la candidature de l'Arabie saoudite au Conseil des droits de l'homme

Des élections tenues de manière non compétitive permettent à des pays responsables d’abus de devenir membres du Conseil

Une séance du Conseil des droits de l’homme de l’ONU tenue au Palais des Nations à Genève, le 26 février 2024. © 2024 Janine Schmitz/picture-alliance/dpa/AP Images

(New York) – Les pays membres des Nations Unies devraient rejeter la candidature de l’Arabie saoudite à un siège au Conseil des droits de l’homme, compte tenu des violations généralisées des droits humains commises par le gouvernement de ce pays, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui ; parmi ces violations figurent des possibles crimes contre l’humanité.

Le 9 octobre 2024, l’Assemblée générale de l’ONU élira 18 nouveaux pays membres du Conseil des droits de l’homme, pour des mandats de trois ans devant débuter le 1er janvier 2025. Lors de ce vote, qui est quasiment dépourvu de réelle compétition, les délégations des divers pays devraient aussi examiner sérieusement la question de savoir si le Qatar, la Thaïlande et l’Éthiopie méritent de siéger au Conseil qui compte 47 États membres, compte tenu des graves préoccupations concernant leur propre bilan en matière de droits humains.

« L’Arabie saoudite ne mérite pas siéger au Conseil des droits de l’homme, et les États membres de l’ONU devraient rejeter sa candidature comme ils l’ont fait en 2020 », a déclaré Louis Charbonneau, directeur du plaidoyer auprès des Nations Unies à Human Rights Watch. « Les gouvernements qui commettent des crimes contre l’humanité ou des atrocités similaires, et garantissent l’impunité aux individus responsables, ne devraient pas être récompensés par des sièges au sein du principal organe des droits humains de l’ONU. »

La résolution 60/251 de l’Assemblée générale, qui a créé le Conseil des droits de l’homme en 2006, précise que les États membres de l’ONU « éliront les membres du Conseil en prenant en considération le concours que chaque candidat a apporté à la cause de la promotion et de la défense des droits de l’homme ». Les membres du Conseil « observeront les normes les plus strictes en matière de promotion et de défense des droits de l’homme » dans leur pays et à l’étranger, et « coopéreront pleinement avec le Conseil ».

Ainsi que l’a documenté Human Rights Watch, des gardes-frontières saoudiens ont tué des centaines de migrants et de demandeurs d’asile éthiopiens qui tentaient de traverser la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite en 2022 et 2023, ce qui pourrait être un crime contre l’humanité. De plus, aucun compte n’a été rendu pour les nombreux crimes de guerre commis par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen pendant le conflit qui a débuté dans ce pays en 2015, en partie à cause des tentatives saoudiennes de mettre fin à une enquête indépendante de l’ONU sur ces violations et crimes de guerre.

En outre, l’Arabie saoudite n’a toujours pas assuré l’obligation de rendre des comptes pour le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, commis il y a six ans, le 2 octobre 2018, au consulat saoudien à Istanbul. Un rapport des services de renseignement américains, rédigé en novembre 2018 et rendu public en février 2021, a conclu que le prince héritier Mohammed ben Salmane avait approuvé ce meurtre.

Suite du communiqué en ligne en anglais.

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