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Liban : Des frappes israéliennes entravent la fuite de civils et la livraison d'aide humanitaire

Les attaques causant des dommages disproportionnés aux civils sont pourtant interdites par le droit international

Des personnes tentaient de fuir le Liban vers la Syrie le 5 octobre 2024, en marchant sur une route partiellement démolie par des frappes aériennes israéliennes menées le 4 octobre contre le poste-frontière de Masnaa, situé dans la vallée de la Bekaa, dans l’est du Liban. © 2024 AP Photo/Hassan Ammar

(Beyrouth) – Les frappes aériennes menées le 4 octobre par l’armée israélienne contre le principal poste-frontière entre le Liban et la Syrie ont entravé la fuite de civils tentant de fuir le conflit, et perturbent les opérations humanitaires, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Cette situation met les civils en grand danger.

Le 4 octobre, l’armée israélienne a déclaré que le poste-frontière de Masnaa avait été attaqué parce que le Hezbollah l’utilisait pour faire transiter des armes vers le Liban. Cependant, une attaque israélienne contre une cible militaire légitime risque d’être quand-même illégale si elle peut causer des dommages civils immédiats disproportionnés par rapport au gain militaire attendu. De même, si les forces du Hezbollah ont utilisé ce poste-frontière pour transférer des armes, elles l’ont possiblement fait sans avoir pris toutes les précautions possibles pour protéger les civils sous leur contrôle.

« En rendant un poste-frontière inaccessible à un moment où des centaines de milliers de personnes fuient les combats et où beaucoup d’autres ont besoin d’aide, l’armée israélienne menace de causer des dommages civils considérables », a déclaré Lama Fakih, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Même si ce passage est utilisé à des fins militaires, Israël a l’obligation de prendre en compte les dommages civils prévisibles en comparaison avec les gains militaires attendus lors d’une telle attaque. »

Deux jours avant l’attaque, le 2 octobre, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (UNOCHA), citant les autorités nationales, avait déjà signalé qu’environ 177 000 Syriens et 63 000 Libanais avaient fui le Liban et étaient entrés en Syrie afin d’échapper aux combats. Avant l’attaque israélienne, le poste-frontière de Masnaa était également utilisé pour acheminer l’aide humanitaire au Liban.

Les frappes israéliennes ont coupé la principale autoroute entre le Liban et la Syrie. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a signalé que le passage frontalier, qui était la principale voie de circulation pour les civils fuyant le Liban vers la Syrie, a dû être fermé après l’attaque. Diverses sources ont indiqué que de nombreuses personnes tentaient de poursuivre leur trajet même après l’attaque, portant de jeunes enfants et des bagages en contournant les cratères causées par les frappes sur la route.

Peu après l’attaque israélienne, le 4 octobre, le ministre libanais des Transports, Ali Hamieh, a déclaré à la presse : « La route qui mène au principal point de passage humanitaire pour des milliers de Libanais vers la Syrie est désormais coupée après une frappe israélienne ». Des travailleurs humanitaires ont déclaré à la BBC que la destruction de la route entravait également l’acheminement de la nourriture et de produits humanitaires.

« Les conditions de sécurité précaires et les frappes aériennes israéliennes en cours retardent l'acheminement des secours », a déclaré Rula Amin, porte-parole du HCR, lors d’une conférence de presse à Genève le 4 octobre. Elle a cité comme exemples la difficulté de livrer des kits médicaux d’urgence, ainsi qu’une cargaison en provenance d’Amman contenant plus de 20 000 couvertures thermiques.

Suite du communiqué en ligne en anglais.

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