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Le reflet d’une femme regardant des robes de mariée exposées dans la vitrine d’un magasin à Duhok, en Irak, le 12 octobre 2015. © 2015 Felix Kleymann/laif/Redux

A quoi les filles de neuf ans devraient occuper leur temps ? 

La grande majorité des gens dans le monde répondraient à cette question de la même manière : les filles de neuf ans devraient jouer avec leurs amis, lire des livres, aller à l'école...

Aucune personne décente ne répondrait « se marier », et pourtant c'est exactement ce qu'un groupe de parlementaires irakiens souhaite voir se produire.

Certains membres du Parlement irakien proposent un amendement qui pourrait légaliser le mariage des enfants pour les filles dès l'âge de neuf ans et pour les garçons dès l'âge de 15 ans. Cet amendement permettrait aux couples de choisir entre la loi religieuse et la loi sur le statut personnel du pays pour régir les questions de mariage, de divorce, de garde des enfants et d'héritage. 

La décision des hommes politiques de légaliser le viol d'enfants - car, soyons francs, c'est ce qui se cache derrière l'euphémisme « mariage d'enfants » - est écœurante. Mais ce n'est pas le seul problème que posent les amendements proposés. 

Les modifications saperaient également le principe de l'égalité devant la loi en permettant à la religion, et non à la citoyenneté, de dicter les droits d'un-e Irakien-ne, et en supprimant les protections en matière de divorce et d'héritage pour les femmes. 

Il s'agit du dernier exemple en date d'une série d'attaques menées par certains dirigeants politiques irakiens contre les droits des femmes et les questions d'égalité entre les hommes et les femmes. Ils ont déjà réussi à criminaliser l'homosexualité, à interdire l'utilisation du mot « genre » et à bloquer l'adoption d'une loi sur la violence domestique

La dernière proposition d'amendement a suscité, à juste titre, une condamnation et une protestation généralisée en Irak. Les femmes parlementaires ont uni leurs forces, toutes tendances politiques confondues, pour lutter contre l'adoption de l'amendement. Les hommes et femmes irakiens sont également descendus en grand nombre dans la rue pour manifester leur opposition.

Cette mobilisation et ces manifestations ont permis de retarder la deuxième lecture de l'horrible amendement au parlement, mais seulement d'environ deux semaines. Il continue d'avancer et de se rapprocher d'une potentielle adoption de la loi. Curieusement, la Cour suprême irakienne a déclaré que l'amendement serait constitutionnel, en dépit de l'article 14 de la Constitution qui garantit l'égalité devant la loi. 

L'amendement fera l'objet d'une dernière lecture au parlement avant d'être soumis au vote. On ne sait pas exactement quand cela aura lieu.

Il est cependant parfaitement clair que les hommes et femmes politiques irakiens qui font pression pour légaliser le viol des enfants devraient revenir à la raison, écouter les Irakien-ne-s indigné-e-s et mettre un terme à cette folie.

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