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UE : Agir contre les violations des droits d’une communauté autochtone malaisienne

L’Union européen devrait désigner l’État du Sarawak comme une région « à risque élevé » dans le cadre de son nouveau règlement anti-déforestation

Des habitantes du village de Long Tungan, dans l’État de Sarawak en Malaisie orientale (île de Bornéo), photographiées en 2019 lors d’une réunion au sujet de projets affectant la forêt de Sarawak et les terres de leur communauté autochtone Kenyah Jamok. © 2019 Borneo Project

(Bruxelles, le 24 septembre 2024) – L’Union européenne devrait classer l’État de Sarawak, en Malaisie, comme une zone à haut risque dans le cadre de sa nouvelle réglementation anti-déforestation, a déclaré aujourd’hui une coalition d’organisations de défense des droits humains et environnementaux,  et des droits des peuples autochtones.

Dans l’État de Sarawak, des millions d’hectares d’anciennes forêts tropicales risquent d’être rasés et remplacés par des plantations de bois et de palmiers à huile approvisionnant les marchés internationaux ; il s’agit donc d’une zone à haut risque de déforestation et de violations des droits des peuples autochtones, selon une évaluation effectuée conjointement par Human Rights Watch, RimbaWatch, SAVE Rivers, KERUAN, Bruno Manser Fonds et The Borneo Project.

« Le code foncier de l’État du Sarawak en Malaisie impose des obstacles insurmontables aux communautés autochtones qui souhaitent conserver leurs terres ancestrales, tout en permettant à des entreprises de ravager la forêt tropicale », a déclaré Luciana Téllez Chávez, chercheuse senior auprès de la division Environnement et droits humains à Human Rights Watch. « Le règlement anti-déforestation de l’UE devrait tenir compte du bilan lamentable de l’État du Sarawak dans son processus d’évaluation comparative, et lui attribuer une classification de risque élevé. »

© RimbaWatch, 2024

Le règlement de l’UE sur les produits sans déforestation (EU Deforestation-Free Products Regulation, EUDR) limitera les importations de produits à base de bois et d’huile de palme, entre autres, liés à la déforestation ou à des violations des droits humains, des droits fonciers et du droit du travail. Une fois que ce règlement entrera en vigueur en janvier 2025, il interdira la vente sur le marché de l’UE de produits provenant de terres qui ont été déboisées après le 31 décembre 2020. Il exige également que la Commission européenne, le principal organe exécutif de l’UE, désigne des zones comme présentant un « risque faible, standard ou élevé » d’ici la fin de 2024. Les deux tiers des importations de l’UE contaminées par la déforestation proviennent de cinq pays : la Côte d’Ivoire, le Brésil, l’Indonésie, le Ghana et la Malaisie.

Une désignation « à risque élevé » pour l’État de Sarawak obligerait les pays membres de l’UE à tripler leurs contrôles douaniers sur les importations de produits à base de bois et d’huile de palme en provenance ce cette région. Les entreprises de l’UE qui importent ces produits devraient également effectuer une diligence raisonnable plus rigoureuse pour atténuer les risques environnementaux et les violations droits humains. La Commission serait tenue de collaborer étroitement avec les responsables malaisiens pour identifier les mesures visant à réduire les risques.

Suite du communiqué en ligne en anglais.

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