(New York, le 7 janvier 2020) - La police indienne n'est pas intervenue lorsque des partisans présumés du parti au pouvoir Bharatiya Janata (BJP) ont agressé des étudiants à Delhi le 5 janvier 2020, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Des témoins ont rapporté que des dizaines d'hommes masqués et plusieurs femmes munis de bâtons, de marteaux et de briques ont pénétré le campus de l'Université Jawaharlal Nehru (JNU) et criant des slogans nationalistes hindous pro-gouvernementaux ; ils se sont livrés à des violences pendant environ trois heures, blessant plus de 30 personnes, principalement des étudiants mais aussi des enseignants.
La police de Delhi a officiellement ouvert une enquête pour « émeutes et voies de fait » ; mais une vidéo montre des policiers qui permettent à des assaillants, dont plusieurs sont munis de barres de fer et de bâtons de fer, de quitter le campus sans tenter de les stopper ou de les interroger.
« Les étudiants et les enseignants ont exhorté la police à intervenir lors de l'attaque à l'Université Jawaharlal Nehru, mais les policiers sont restés passifs et ont permis aux assaillants de quitter les lieux », a déclaré Meenakshi Ganguly, directrice de Human Rights Watch pour l'Asie du Sud.
Selon des étudiants interrogés par Human Rights Watch, de nombreux assaillants étaient membres de l'Akhil Bharatiya Vidyarthi Parishad (ABVP), un groupe d'étudiants affilié au BJP.
La passivité de la police lors de cet incident contrastait nettement avec le recours excessif à la force employé au cours des dernières semaines contre les manifestants, dont de nombreux étudiants, qui protestaient contre la nouvelle loi sur la citoyenneté.
L'Article premier du Code de conduite de l’ONU pour les responsables de l'application des lois stipule : « Les responsables de l'application des lois doivent s'acquitter en tout temps du devoir que leur impose la loi en servant la collectivité et en protégeant toutes les personnes contre les actes illégaux, conformément au haut degré de responsabilité qu'exige leur profession. »
Les autorités indiennes devraient enquêter rapidement et en toute impartialité d’une part sur les allégations d'abus par la police, et d’autre part sur leur non-intervention lors de l'attaque par une foule perpétrée sur le campus de l'Université Jawaharlal Nehru, a déclaré Human Rights Watch.
Communiqué complet en anglais :
www.hrw.org/news/2020/01/07/india-police-fail-protect-students
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Dans les médias
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#Inde - Alors que la police a utilisé une force excessive contre des manifestations antigouvernementales, elle n'a pas agi pour empêcher une attaque menée par une foule contre des étudiants. HRW dénonce ce contraste et appelle à une enquête impartiale. https://t.co/dSA1nbfq1j
— HRW en français (@hrw_fr) January 7, 2020
En #Inde, l’université JNU a été la cible de violences commises par des assaillants masqués, suspectés d'être des partisans nationalistes du gouvernement. HRW a dénoncé la passivité de la police. Article dans La Croix >> https://t.co/WpYwGSUSxB via @LaCroix @oliviertalles
— HRW en français (@hrw_fr) January 7, 2020
#Inde : Ce jardin de Jawaharlal Nehru University à Delhi semble paisible. Mais le 5 janvier, des individus masqués, présumés proches du parti au pouvoir, ont attaqué des étudiants sans que la police n’intervienne. HRW appelle à une enquête. https://t.co/dSA1nbfq1j Photo © JNU pic.twitter.com/1V6afOhNxK
— HRW en français (@hrw_fr) January 8, 2020
L’#Inde, nouveau laboratoire de la haine. Tribune au sujet de l’inquiétante dérive autoritaire dans ce pays, également évoquée par @KenRoth lors de la présentation à Genève du Rapport mondial de HRW. https://t.co/eGWpvEzERu via @frederickoller @letemps
— HRW en français (@hrw_fr) February 10, 2020
Violences en #Inde: le premier ministre lance un appel au calme. La situation est aggravée par l’attitude de la police, selon @mg2411 @hrw. https://t.co/Mi2JApL90B via @lp_lapresse @mthibod
— HRW en français (@hrw_fr) February 27, 2020